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La mémoire, ce passé au présent

Voici trois de mes expériences de vie dont je me souviens :

  • L’attente nocturne du « père noël » planquée dans les escaliers (je cherchais à prendre mes parents la main dans le sac…)
  • Le premier film d’horreur que j’ai regardé
  • Les vacances passées chez mes grands-parents

Quel est leur point commun ? Ce sont des souvenirs chargés en émotions. Et si je m’en souviens si bien, c’est parce que les émotions ancrent les souvenirs. On parle de « majoration émotionnelle ». Intéressant, non ?

Les 3 mécanismes de la mémoire

Le processus de mémorisation se découpe en 3 étapes :

  1. L’encodage est l’enregistrement de l’information. La facilité de récupération ultérieure de celle-ci dépend de la qualité de l’encodage.
  2. La consolidation est un processus inconscient et automatique qui permet de conserver une trace mnésique forte et durable. Au cours de la consolidation, le cerveau fait le lien entre la nouvelle information et les informations existantes pour permettre un meilleur rappel.
  3. Le rappel est la récupération de la trace mnésique en faisant appel à des indices.
processus-memoire

Les rôles de l’amygdale et l’hippocampe

L’amygdale est une aire cérébrale capitale dans le traitement de l’émotion. Elle renforce la rétention mnésique lorsqu’un événement est chargé en émotion.

L’hippocampe joue un rôle central dans la formation de nouveaux souvenirs. C’est lui qui cherche un lien entre un nouvel élément et un réseau existant d’informations liées bien plus étendu. Lorsqu’un lien est trouvé, la nouvelle information sera retenue plus facilement. Chez les personnes âgées, c’est la détérioration progressive de l’hippocampe qui entraîne une diminution des capacités mnésiques.

cerveau-amygdale-hippocampe

D’ailleurs, comment savoir si une personne âgée est atteinte d’Alzheimer ? Les personnes ne souffrant pas de cette maladie ont bien encodé l’information mais le rappel est difficile. Difficile, mais pas impossible puisqu’il peut être stimulé à l’aide d’indices. Tandis que pour les malades d’Alzheimer, l’encodage de l’information ne se fait pas donc il leur est impossible de s’en rappeler.

Les émotions rendent les choses mémorables

Une expérience neutre est traitée par l’hippocampe. Mais lorsqu’une expérience est imprégnée d’émotions, notre amygdale s’active elle aussi  et stimule l’hippocampe. C’est pour cela que les souvenirs à résonance émotionnelle sont plus forts et plus durables que les autres (peu importe que l’émotion soit positive ou négative). Donc plus il y a d’émotions et mieux on se souvient d’un événement ? Pas tout à fait ! Il se trouve que si l’émotion ressentie est trop intense, alors la consolidation du souvenir est perturbée.

  • Si la charge émotionnelle est faible ou modéré, l’amygdale s’active progressivement et stimule l’hippocampe, ce qui renforce l’encodage et la consolidation du souvenir.
  • Si la charge émotionnelle est très intense, l’amygdale s’active tellement que l’hippocampe est inhibé et certains aspects contextuels du souvenir sont oubliés.

[…] identité et personnalité se construisent selon les événements que l’on mémorise, plus ou moins bien en fonction des émotions qui leur sont associées. C’est pourquoi la mémoire joue un rôle déterminant dans la construction de l’identité. Elle représente notre relation au temps qui passe : le passé, le présent, mais aussi le futur, avec la faculté de se projeter dans l’avenir. La mémoire « conserve » des informations autant qu’elle les sélectionne ; et c’est en partie au travers du filtre des émotions que s’opère ce tri, pour aboutir à une représentation cohérente de soi et du monde.

Comment les émotions forgent nos souvenirs
F. Eustache, B. Desgranges, B. Giffard & B. Guilery-Girard

Source : lesca.ca, Bouge ton cerveau !, Cerveau & Psycho

Le titre de l’article est une citation de François Chalais.

1 Commentaire

  • Kim C.
    Posted 27 décembre 2016 à 16h27

    J’adore 👍 Top les dessins plein de finesse Je suis fan ❤️

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